Contre la politique répressive et anti-migratoire de ce gouvernement, mobilisons-nous ce samedi 29 avril

La forte mobilisation sociale de ces derniers mois a contraint le gouvernement à reporter ses autres projets anti-sociaux. La loi Darmanin et son racisme d’État devaient revenir sur le devant de la scène mais est finalement décalée à l’automne. Mais la politique anti-immigration se renforce déjà avec l’opération Wuambushu qui a débuté lundi. Cette opération qui vise à mettre à la rue des milliers de Mahorais·e·s et Comorien·ne·s et à expulser 20 000 personnes, fait craindre fortement pour les droits humains.

La loi anti-migration et anti-asile dite « loi Darmanin »

Ce nouvel et énième « projet de loi Asile et Immigration », ici porté par Darmanin est un nouveau coup porté aux droits des migrant·e·s, des réfugié·e·s, des asilé·e·s et des sans-papiers. Il prétend viser à une « meilleure » exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) et des interdictions de retour sur le territoire français (IRTF). Darmanin a d’ores et déjà annoncé vouloir expulser 4 000 étranger·e·s supplémentaires par an.

La loi prévoit également :

  • une soi-disant « carte de séjour » annuelle qui serait délivrée aux seuls sans-papiers en mesure de prouver qu’ils/elles ont déjà travaillé ou cherché à travailler sur le territoire durant trois ans, donc en situation irrégulière. Cette carte de séjour serait uniquement délivrée dans des métiers dits « en tension »,
  • la quasi-suppression de l’aide médicale d’État,
  • de compliquer/entraver les regroupements familiaux

Ce projet de loi révèle une vision purement utilitariste de l’immigration, parfois aussi qualifiée « d’immigration choisie » (quotas) au sens où seuls l’État et le patronat l’entendent. Selon cette vision, ce sont surtout les personnes exerçant les métiers les moins valorisés, les plus pénibles et les plus mal rémunérés qui auraient le droit de rester. En outre, cette liste de métiers dits en tension serait définie arbitrairement par le seul exécutif, cette liste pouvant être révisée chaque année. Les personnes porteuses de ce titre de séjour seront à la merci de l’arbitraire de l’employeur et de l’administration. Les immigré·e·s seraient des travailleurs jetables. Cette précarisation des immigré·e·s entraînera une précarisation de tout·e·s les travailleuses et travailleurs.

L’opération Wuambushu, prévue jusqu’en juin

Depuis le 24 avril, l’opération “Wuambushu” a commencé à Mayotte. Cette opération militaro-policière a pour objectif de détruire une grande part des habitats précaires pour déloger les migrant·e·s originaires des Comores. Ces destructions vont toucher environ 5 000 habitant·e·s.

C’est une expédition punitive évidemment raciste, puisque l’objectif est d’expulser 250 à 300 Comorien·ne·s chaque jour contre 70 jusqu’à présent. Depuis 1995, année où a été restreinte lanavigation des Comores vers Mayotte, au moins 20 000 personnes ont perdu la vie en tentant la traversée. Parmi les exilé·e·s ainsi retenu·e·s en centres de rétention administrative (CRA), des milliers d’enfants sont emprisonnés, malgré plusieurs condamnations de l’État français par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).

C’est également une expédition « anti-pauvres », car par la même occasion des milliers de Mahorais·e·s vivant dans une grande précarité seront également mis à la rue. Malgré le statut de « département français » de Mayotte, la population mahoraise est considérée comme une population de seconde zone. Le taux de pauvreté y est le plus élevé de France : 77 % de la population y vit sous le seuil de pauvreté.

Face à la destruction de ces habitats, aucune solution de relogement n’a été prévue par les autorités. Ce qui sur une première décision de justice administrative a d’ores et déjà conduit à la suspension de l’opération sur l’un de ces bidonvilles. Mais bien entendu l’État français entend faire appel, appel qui sera probablement suspensif.

Le gouvernement compte évidemment profiter sur l’éloignement de ce territoire à quelque 8 000 kms de la métropole pour procéder « en catimini », et dans l’indifférence générale. C’est pourquoi il faut se mobiliser contre ces dérives réactionnaires qu’elles se produisent en Outre-Mer ou en métropole.

Contribuez à cette mobilisation (projet de loi Darmanin, violence d’État à Mayotte) en rejoignant la marche de protestation prévue ce samedi 29 avril, 14h au départ de République !

Point de rendez-vous Insee :
14h
13 place de la République devant la boutique Orange

Le 27/04/2023
Section Sud DG