Bonjour les collègues,
Ce jeudi 19 janvier marque le début d’une bataille que nous devons mener, et gagner. Elle ne se fera pas sans la mobilisation de chacun et chacune. Par la grève, par la mobilisation, tous les moyens sont bons pour mettre en échec le gouvernement sur ce projet …. qui n’est pas une fatalité.
Alors à toutes et tous, voilà les lieux de rassemblement :
À Toulouse : Rendez-vous Insee à 10h, place Dupuy (en face le café Authié)
À Montpellier : Manifestation à 11h, place Zeus (Antigone)
Et allez, pour la route, en trois grands points, pourquoi cette réforme est profondément injuste ?
1. Repousser l’âge légal de départ à la retraite revient à prendre le levier le plus dur
Décaler l’âge légal de départ à la retraite est le levier qui permet de faire payer aux actifs les plus précaires les retraites des plus riches. En effet, certaines catégories d’actifs n’auront même pas le bénéfice de la retraite car leur espérance de vie ne leur permettra pas de vivre jusqu’à l’âge de la retraite. Ce levier est donc injuste et remet en question la solidarité intergénérationnelle. Comment imposer à ces derniers de continuer à cotiser pour un dispositif dont ils seront exclus ?
D’autres solutions existent, la plus simple étant d’augmenter les salaires. Cette solution peut être accompagnée de mesures d’augmentation des cotisations patronales, de partage du travail, de taxes sur les super profits, …
Ces solutions nécessitent une vraie réflexion, une réflexion humaine, et ce n’est clairement pas dans les orientations du gouvernement.
2. Repousser l’âge légal de départ à la retraite : ok, et on en fait quoi des senior ?
Parce que oui, ce n’est pas un secret, les entreprises ont tendance à se séparer de leurs salariés les plus âgés quelques années avant l’ouverture de leurs droits à la retraite. Elles comptent alors sur le fait qu’entre des indemnités de départ et quelques années d’allocations chômage, ils ne protesteront pas.
Ça c’est pour les plus chanceux, qui étaient déjà en emploi. Les seniors devront désormais manœuvrer deux années de plus, entre un marché du travail clairement pas favorable à l’embauche au-delà de 50 ans et une réforme de l’assurance chômage qui permettra de verser des allocations en fonction de la pluie et du beau temps.
Et qu’on ne vienne pas nous dire que la mise en place d’un index senior, assorti d’aucune mesure contraignante, est une solution pour améliorer l’emploi des seniors.
3. Carrières longues, pénibilité… c’est pour quand une vraie prise en compte de la réalité des carrières ?
Le gouvernement tâche de faire passer la pilule en arguant d’améliorations sur la prise en compte des carrières longues, de la pénibilité ou des carrières hachées. Devant le flou des conditions pour bénéficier de tel ou tel dispositif, difficile d’y voir autre chose que de l’affichage.
D’autant que s’y on se penche un peu sur les nouvelles mesures, on rencontre vite des incohérences : avec la nouvelle réforme, l’âge d’ouverture des droits s’allonge également, à 62 ans. Certaines personnes ayant travaillé en continu depuis l’année de leurs 18 ou 19 ans ne pourraient alors partir qu’après 44 années d’activité. C’est une de plus que les 43 annuités nécessaires, une fois que l’on sera au terme de la mise en œuvre de la réforme Touraine.
Et à la question « Vous n’avez rien trouvé de mieux que la grève pour dénoncer cette réforme ? »
Tout se joue dans le rapport de force à engager avec la gouvernement, c’est-à-dire le niveau de pression à exercer pour obtenir satisfaction.
Durant plusieurs mois, les syndicats ont discuté avec le gouvernement, ont remis en cause le bien-fondé de cette réforme (l’argument du déficit du système de retraite ne tenant pas la route), ont proposé d’autres solutions… sans succès.
Cet appel unanime à la grève et à la manifestation est là pour afficher notre refus de continuer à subir une réforme injuste et injustifiée.
Plus que jamais, par l’action collective nous pouvons changer les choses : le gouvernement n’a pas la majorité absolue à l’Assemblée nationale et l’issue de cette contre-réforme dépendra des compromis et des compromissions auxquelles les député·e·s se livreront. Si nous sommes nombreux et nombreuses dans la rue le 19 janvier, à clamer haut et fort notre opposition, certain·e·s devront bien finir par nous entendre !
Alors du coup, on se retrouve où pour la manif ?
Rendez-vous donc jeudi 19 janvier à 10h place Dupuy pour Toulouse, et à 11h place Zeus pour Montpellier.
Et bien sûr, si vous préférez manifester près de chez vous, ce sont plus de 180 rassemblements déjà prévus sur toute la France.
Le 17/01/2023
Le syndicat Sud Insee Occitanie