Nos revendications face à la crise sanitaire

Bonjour,

Alors que nous sommes à nouveau au plein cœur d’une nouvelle vague épidémique, le gouvernement continue sa gestion désastreuse de l’épidémie. Pour faire diversion, Macron désigne des boucs émissaires pour diviser et va jusqu’à remettre en cause la citoyenneté de plusieurs millions de Français qui n’ont enfreint aucune loi. A cette « stratégie » politicienne qui fracture la société, nous revendiquons la mise en place d’une politique sanitaire cohérente et inclusive pour faire face à l’épidémie

Au niveau de l’INSEE :

– Nous nous réjouissons que la Secrétaire générale ait enfin donné la possibilité aux agents de rester jusqu’à 100 % en télétravail. Nous le réclamions depuis plusieurs semaines (Situation sanitaire et télétravail – Syndicat SUD INSEE SOLIDAIRES), et il est regrettable que la direction ait attendu une fois de plus les consignes venues d’en haut pour prendre les décisions qui s’imposaient. Nous demandons à la direction de ne pas imposer un retour sur site tant que la situation sanitaire ne se sera pas sensiblement améliorée pour ne pas reproduire les erreurs du passé.

– Nous nous réjouissons également que la Secrétaire générale ne contraigne pas tous les agents à au moins 3 jours de télétravail. Le passé a en effet montré que l’auto-organisation dans les services permettait d’avoir une présence limitée sur site et que certains et certaines ne peuvent pas télétravailler autant (mauvaises conditions de travail, isolement…).

– Nous demandons qu’une distribution de masques FFP2 (nettement plus protecteurs que les masques en tissu ou chirurgicaux) soit organisée au plus vite.

– Nous demandons également une distribution d’autotests. Il est bien sûr normal que les enquêteurs et enquêtrices, au vu de leur travail, soient prioritaires sur cette distribution, mais tous les agents devraient pouvoir en bénéficier. Cela permettrait d’effectuer des tests rapides au moindre doute et de limiter la propagation du virus sur le lieu de travail.

Au niveau général :

Depuis des mois, Macron a choisi de stigmatiser les non vaccinés plutôt que de déployer une politique de santé publique centrée sur la conviction et allant à la rencontre des personnes. Une étude de l’Inserm (Qui sont les non-vaccinés qu’Emmanuel Macron veut « emmerder » ? | Public Senat) indique que 40 % des non vaccinés le sont en raison de difficultés d’accès à la vaccination. Ce sont souvent des personnes pauvres, très âgées, isolées, précaires, vivant dans des déserts médicaux, que Macron a « envie » d’ « emmerder » au maximum. Ainsi, un non vacciné qui a un test négatif ne pourra plus accéder à certains lieux. De même, les protocoles sur les cas contacts différencient les vaccinés et non vaccinés (un non vacciné cas contact a une durée d’isolement de 7 jours contre 5 ou 7 jours pour un vacciné positif) alors que le vaccin protège avant tout des formes graves (et non de la transmission). Tout cela est abject et contreproductif, et cela ne répond à aucune logique sanitaire.

Plusieurs pays arrivent à avoir un taux de personnes à risque vaccinées frisant les 100% sans passer par des mesures de contrainte telles que le pass sanitaire, et bientôt le pass vaccinal (dont nous demandons l’abrogation). Mais cela nécessite d’arrêter de mentir et de déployer d’importants moyens pour aller à la rencontre des personnes les plus fragiles.

Des mesures d’urgence devraient être prises au plus vite :

– la gratuité des tests (PCR, antigénique, autotests) et des masques (chirurgicaux et FFP2)

– la mise en place d’une filière publique de production de masques FFP2 alors que la production française a chuté de 90 % entre avril et octobre 2021 ! Le gouvernement nous explique maintenant que les masques FFP2 ne sont pas si indispensables que cela. Au premier confinement, le gouvernement nous disait déjà que les masques étaient inutiles, il recommence aujourd’hui pour mieux masquer son incurie.

– la possibilité de se faire vacciner sur son lieu de travail, des centres de vaccination mobiles pour aller au plus près des gens, notamment dans les déserts médicaux. Une politique de santé publique ne consiste pas à laisser chacun se débrouiller et à sanctionner les retardataires alors que la logistique ne permet pas de vacciner plus vite la population

– une augmentation des lieux où se faire tester, les files d’attentes devant les pharmacies ont de quoi décourager

– l’organisation en demi-jauges des classes d’écoles (avec recrutement d’enseignants pour assurer la continuité pédagogique), la distribution de masques aux enseignants, l’organisation de tests dans les écoles lorsque cela est nécessaire (voir les revendications de Sud Education : https://www.sudeducation.org/communiques/nouvelle-provocation-du-premier-ministre-pour-faire-plier-le-gouvernement-ancrer-la-greve-dans-la-duree/ )

– la pose massive de purificateurs d’air et de capteurs de CO2

– la levée des brevets car cette épidémie est mondiale et que la propagation de l’épidémie génère de nouveaux variants. Mais Macron ne veut surtout pas prioriser la santé publique à la garantie des profits pour les plus grands groupes capitalistes (voir la campagne de Solidaires : https://solidaires.org/La-vie-plutot-que-les-profits-levee-des-brevets-des-vaccins-et-therapeutiques )

– un plan d’urgence massif pour l’hôpital public alors que des lits continuent à être supprimés en pleine crise sanitaire

Le gouvernement ne prend aucune mesure contraignante pour imposer le droit au télétravail dans le secteur privé. L’amende de 1000 € par salarié pour les entreprises ne respectant pas le télétravail est plafonnée à 50.000 € (une somme ridicule pour les grandes entreprises). Surtout, il n’y a pas assez d’inspecteurs du travail pour contrôler quoi que ce soit et des consignes de « souplesse » ont été données par le gouvernement. Bref, les patrons feront ce qui les arrange dans leurs entreprises. Pas question de les « emmerder » !

Dans les établissements scolaires, la colère monte face à l’incurie du gouvernement. La grève d’aujourd’hui (voir l’appel : https://www.sudeducation.org/communiques/lheure-est-a-la-greve-toutes-et-tous-en-greve-le-13-janvier-construisons-la-greve-reconductible/ ), après celle des soignants et des travailleurs du médico-social mardi, s’annonce très suivie. Les enseignants réclament notamment des masques FFP2 pour les protéger, des distributions d’autotests, la pose de purificateurs d’air, ou le recrutement immédiat de personnels supplémentaires. Le gouvernement change ses protocoles dans l’improvisation totale. Lundi, Castex annonçait ainsi que les enfants cas contact pourraient revenir en cours uniquement avec des autotests et attestation des parents. Ce n’est pas une mesure sérieuse pour limiter la circulation de l’épidémie !

Nous avons aujourd’hui besoin d’un grand mouvement d’ensemble pour stopper ce gouvernement, défendre les libertés fondamentales, abroger le pass vaccinal, et imposer la mise en place d’une politique sanitaire ambitieuse et inclusive.

Le 13/01/2022
Sud Insee