Depuis plus d’un mois les Gilets Jaunes manifestent contre la vie chère et les injustices sociales. Leurs revendications sont diverses. Ils demandent une revalorisation des bas revenus : hausse du smic, pas de retraite en dessous de 1 200 euros…Ils proposent des solutions pour diminuer les inégalités salariales et proposent des pistes pour remplir les caisses de l’Etat : maximum pour les plus gros salaires, davantage de progressivité dans l’impôt sur le revenu (plus de tranches), retour de l’ISF, fin du CICE, que les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple…) payent leurs impôts…
Ils proposent de vraies solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre : amplifier le plan d’isolation des logements, favoriser les petits commerces et non la construction de zones commerciales loin des lieux d’habitation, fin de la fermeture des petites lignes, proximité des services publics, favoriser le transport de marchandises par la voie ferrée…
A toutes ces demandes, le gouvernement a répondu par des miettes.
Contrairement à ce que le président Macron a laissé entendre lundi soir et ce qui était demandé par les gilets jaunes, il n’y aura pas de revalorisation du SMIC autre que la revalorisation automatique qui était prévue au 1er janvier 2019 (environ 25 € nets). Pour arriver aux 100 € annoncés, il y aura une revalorisation de la prime d’activité qui était déjà annoncée dans le plan de pauvreté de septembre dernier. Le gouvernement ne fait finalement qu’en accélérer la mise en place (qui devait au départ s’étaler jusqu’en 2021). C’est une mesure marginale qui épargne les chefs d’entreprise et sera payée par les contribuables puisque financée sur le budget de l’État.
La hausse de la CSG est annulée pour les retraités touchant moins de 2 000 € par mois, mais sans promesse pour le futur.
Les heures supplémentaires seront défiscalisées et exonérées de cotisations sociales (que le président Macron appelle indûment « charges »). Autrement dit, les chefs d’entreprise favoriseront plutôt le travail en heures supplémentaires de leurs salariés plutôt que d’embaucher, car ils seront exonérés de cotisations ! C’est une mesure dangereuse car la baisse des cotisations sociales induit inévitablement une baisse des prestations sociales.
Quant à l’ISF, un des symboles des réformes injustes de ce gouvernement, il ne sera pas rétabli. De façon générale, aucune mesure n’est prise pour taxer davantage les plus riches.
Pour l’écologie : rien !
Pour les lycées et étudiants : rien !
Pour financer ses mesurettes, le président Macron maintient le cap de la baisse des dépenses publiques. Tout semble concourir à sa volonté de mettre en place ses grandes réformes structurelles pour diminuer les dépenses publiques : réforme des retraites (diminution des pensions de retraites), CAP 2022 (casse de la fonction publique), assurance chômage (diminution des prestations chômage). Il pourrait alors s’appuyer sur la nécessité de financer ses mesurettes pour tenter d’accélérer et d’amplifier les contre-réformes.
Les sections CGT et Sud de la DG appellent à deux journées de mobilisation :
- vendredi prochain 14/12 journée interprofessionnelle de grève et de convergence appelée par CGT, FO, FSU, Solidaires, et l’Unef
- samedi prochain 15/12 journée d’action des Gilets Jaunes (appelée notamment par Solidaires)
Pour plus d’informations :
- l’appel de Solidaires aux journées du 14 et 15 décembre : https://solidaires.org/Apres-les-moquettes-le-platre
- et celui de la CGT : https://www.cgt.fr/actualites/pouvoir-dachat-salaires/grande-journee-daction-le-14-decembre-sur-lensemble-du
Rendez-vous Insee le vendredi 14 décembre à 12h20 devant le Gosport, 10 place de la république, à l’angle de la place et de la rue du Faubourg de Temple
12 décembre 2018
Sections CGT et Sud de la DG