Irresponsabilité du gouvernement
Une « cinquième vague » de Covid déferle actuellement sur la France. Une nouvelle fois, le gouvernement n’a pas du tout fait ce qu’il fallait pour conjurer cette nouvelle vague. En effet :
- Sur les lieux de travail, les patron·es ont eu carte blanche pour imposer un retour à 100 % en présentiel si ils/elles le souhaitaient et dans la fonction publique le télétravail a été limité. Il aurait au contraire fallu mettre en place une organisation du travail qui limite les concentrations d’effectifs sur les lieux de travail (télétravail, horaires aménagés, etc.).
- Pour faire quelques économies, l’offre de transport n’est toujours pas revenue à la normale (Transports en Île-de-France : à quand le retour «à 100% de l’offre» de RER, métro et bus ? – Le Parisien) si bien que des lignes sont saturées, ce qui favorise les transmissions.
- Toujours pour faire des économies et pour « punir » les non vacciné·es, le gouvernement a imposé de nombreuses contraintes au remboursement des tests pour les non vacciné·es. Or, pour lutter contre l’essor d’une épidémie, la première chose à faire est bien sûr de multiplier le nombre de tests !
- Les masques devraient être fournis gratuitement à la population : un service public de la production de masques devrait être créé pour cela. Pour les personnes les plus modestes, le coût des masques n’est pas négligeable dans leur budget. Résultat : des masques usagés et donc moins protecteurs sont utilisés.
- Des purificateurs d’airs devraient être installés dans un maximum d’endroits clos difficilement aérables, notamment les salles de classe. Là-dessus aussi, le gouvernement est aux abonnés absents.
Le gouvernement ne sait faire qu’une chose : faire la leçon à la population, culpabiliser les mauvais·es citoyen·es alors que les ministres se croient tout permis, ne respectant aucune consigne (Jean Castex, mauvais élève des gestes barrières (bfmtv.com). Le ministre aura finalement été contaminé par sa fille, car oui l’école est un lieu de contamination.
Le gouvernement se glorifie des résultats obtenus grâce au « pass sanitaire ». Mais il n’y a pas de quoi se vanter : les taux de vaccinations (notamment pour les populations les plus vulnérables) en France sont inférieurs à certains pays n’ayant pas utilisé la sanction du pass sanitaire (comme l’Espagne). C’est par la conviction, et non par la répression, que la vaccination doit progresser encore. Il faut pour cela que le gouvernement cesse de prendre les gens pour des idiot·es et mène une véritable politique de santé publique. Au niveau mondial, la levée des brevets est une nécessité urgente : les populations des pays pauvres sont très peu vaccinées alors qu’on pourrait produire en masse des vaccins pour tout le monde. Mais les profits passent avant la santé publique. Les profits des laboratoires pharmaceutiques explosent, bien protégés par leurs brevets, pendant que le virus continue à circuler abondamment et que de nouveaux variants peuvent apparaître à tout moment.
Il faut en finir avec cette politique irresponsable qui est menée depuis mars 2020, à coups de « couvre-feux », « confinements », puis de relâchement général qui prépare et justifie ensuite des mesures répressives et de nouveaux confinements. L’alternative consiste à avoir une véritable politique de santé publique qui place la santé au-dessus des profits de quelques un·es et qui permette de concilier respect des libertés et préservation de la santé de la population.
La direction doit agir sans attendre, autorisons plus de télétravail
En septembre, nous avions demandé de rester sur un régime de télétravail exceptionnel, de permettre aux agents qui le souhaitaient de rester en télétravail. Mais la direction n’a pas voulu nous entendre et a appliqué la circulaire sur le télétravail en régime normal le 1er octobre, restreignant le nombre de télétravail par semaine et contraignant leur pose. Le retour imposé en présentiel, avec le déjeuner à la cantine et les transports en commun, ne peut bien sur que faciliter les contaminations. D’ores et déjà, nous observons une forte hausse des agents contaminés à la DG, comme l’indique la direction.
Nous demandons à la direction de ne pas attendre les consignes d’un gouvernement irresponsable et que la situation se dégrade.
- L’application de la circulaire de télétravail en situation exceptionnelle : nous devons revenir au régime antérieur qui repose sur le libre choix des agents et leur auto-organisation, service par service. Les agents qui prennent des transports bondés, qui côtoient des personnes vulnérables, doivent pouvoir choisir d’augmenter leur « dose » de télétravail. La priorité n’est pas que chaque « cheff·e » puisse imposer ce qui lui passe par la tête, mais que nous nous organisions au mieux sans être sans cesse infantilisé·e par des « managers » qui prétendent savoir ce qui est bon pour nous et pour le collectif. Avant septembre, en permettant aux agents de venir à 100 % ou d’être en télétravail à 100 %, ou toutes les solutions intermédiaires, on était arrivé à une jauge de présence globale compatible avec une situation compliquée sur le plan épidémique : il faut y revenir !
- La fourniture à la DG de nouveaux masques jetables ou en tissu : les entreprises qui produisent des masques en France n’arrivent pas à les écouler puisque l’administration (notamment) préfère acheter des masques produits en Chine à bas prix. Achetons massivement ces masques qui végètent dans les stocks de ces entreprises, et développons une vraie filière publique de production de masques au lieu de se gargariser de discours creux sur la « réindustrialisation » !
- Permettre aux agents d’arriver ou de partir sur les plages fixes pour éviter les heures de pointe. Une dérogation avait été mise en place : les agents pouvaient arriver ou partir sur les plages fixes, en respectant l’heure maximum de dépassement par occurrence mais n’étaient plus contraint·es par les 3h par mois. Cette dérogation a été supprimée en octobre (cf. flash RH du 16 septembre). Nous demandons son retour au plus vite, pour les agents qui souhaitent venir en présentiel en évitant les heures de pointe.
- L’installation de capteurs de CO2 (ou au moins la prise régulière de mesure via un capteur mobile) dans les lieux critiques du White et du Fairway (cantine, grande salle de réunion). C’est ce que recommandent de nombreux infectiologues pour éviter la propagation du Covid-19 dans les lieux clos. En effet, moins l’air de la pièce est renouvelé, plus le niveau de CO2 augmente. Le risque de transmission de la Covid-19 devient donc plus important. C’est ce que nous demandions déjà avant l’été, mais il semble que Bercy n’ait toujours pas pris la mesure.
Le 24 novembre 2021
Section Sud DG